Premier obstacle de l'aventure
- Eli
- 27 juil. 2019
- 3 min de lecture
Il y a une semaine, nous vous présentions Keith et Sunny, nos hôtes à Sechelt. Notre intention était de travailler chez eux jusqu'au 30 juillet pour ensuite descendre sur Vancouver pour entamer notre premier road trip en direction des Rocheuses. Le programme a changé hier : nous avons quitté Sechelt plus tôt que prévu car notre séjour au BnB ne correspondait plus à nos attentes et à nos valeurs.
Au cours de notre séjour, nous avons progressivement ressenti de l'agacement et de la froideur de la part de nos hôtes. Keith ne nous accompagnait plus dans le travail au jardin, et le calme de Sunny s'est transformé en réelle distance. Malgré notre acharnement à vouloir bien faire, nos tâches n'étaient récompensées que par des critiques et des commentaires négatifs, et jamais par de la reconnaissance. Pour chaque nouveau travail, nous ne recevions que très peu de consignes et d'instructions, devant parfois fouiller dans la maison pour trouver le matériel approprié. Et à chaque objectif atteint, il apparaissait que nous n'avions pas respecter telle ou telle règle de la maison. Peu à peu, tant au travail que lors de nos temps libres, nous nous sentions cernés et surveillés. Toujours à marcher sur des œufs, même pour des actions aussi simples que faire un thé (Ronan a appris au 17ème jour qu'il utilisait la mauvaise théière, qu'il chauffait mal l'eau et ne sucrait pas son thé correctement)... bref, un vrai malaise s'installait ! Après 3 jours d'incertitude, nous avons posé clairement la question de savoir si quelque chose ne leur convenait pas dans notre présence ou notre travail. Keith nous a affirmé que tout allait bien... mais qu'il espérait en réalité des volontaires totalement indépendants, à qui il pouvait simplement donner une liste de tâches puis retourner à ses affaires... Bref, des travailleurs... Cette pensée nous a dérangés : nous somme ici pour aider, pour donner un coup de main de bon cœur, mais nous n'avons ni le souhait, ni les connaissances pour être des jardiniers autonomes.
De plus, notre volonté, dans cette aventure, était également de vivre avec des habitants locaux et partager leur vie et leur routine. Or, les contacts avec Keith et Sunny se sont réduits à des repas partagés autour du très bavard Keith. Pas de réel échange, pas de place pour la curiosité ou même la conversation. Les seuls moments qui nous apportaient du plaisir étaient les moments à deux, à la plage en contrebas, sur la terrasse, ou les quelques occasions où nous pouvions emprunter la voiture pour nous échapper...
Mais c'est en rentrant d'une de ces échappées que nos limites ont été dépassées : Sunny absente, Keith s'est énervé en apprenant que nous avions dérogé à ses recommandations d'aller au lac tout proche et en nous voyant rentrer bien après l'heure habituelle, alors qu'il nous avait précisé qu'il ne mangerait de toute façon pas avec nous. Nous comprenons son énervement sur un point : il avait besoin de son auto et n'est pas parvenu à nous joindre (mon GSM est souvent en mode avion) et cela lui a été problématique. Mais jamais il n'avait été précisé que nos déplacements devaient être approuvés préalablement, et c'est sur ce point que notre décision s'est prise : si même nos temps libres étaient limités, nous n'avions plus d'intérêt à rester ! Mardi soir, nous avons donc annoncé à Keith notre souhait de partir plus tôt : jeudi plutôt que le mardi suivant. Une décision réfléchie mais assumée par tous les deux ! Et qu'est-ce qu'on est soulagé depuis qu'on est parti ! Du coup, après un bus, un ferry, un bus et un métro, on est 5 jours de retour à Vancouver.
Ça nous fait un petit trou dans le budget, puisque nos dépenses moyennes quotidiennes passent de 8$ à 80$ mais on s'arrange, on se sert la ceinture et on vise les activités gratuites (#plage) !
Bref, on a surmonté l'obstacle et on continue d'avancer !!
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